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Fanette Mellier conçoit Connaître et pratiquer le design graphique au collège, un document co-édité par le Centre national des arts plastiques et le réseau Canopé.

Un grand protège cahier transparent, un fascicule de 48 pages à grands carreaux, une série de 5 posters à afficher, c’est la rentrée, bienvenue au collège ! Fanette Mellier invente la madeleine qui nous renvoie à nos premières émotions graphiques, souvent liées à l’école. Cahiers, stylos, livres, tous les jeunes des pays riches vivent au milieu d’objets graphiques sans le savoir.
Mais ça, c’est du physique, du sensoriel, du sensuel, et les plus sensibles d’entre eux finiront peut-être en école d’arts… Question contenu, ce livret propose une approche très sérieuse du graphisme, destinée à aider les enseignants à apprendre aux collégiens les bases de la pratique.

Le kit est conçu en deux parties : d’une part, ce livret théorique à l’usage des enseignants et d’autre part, 5 affiches sur les thèmes suivants : typographie, couleur, visualisation de données, image et mise en page. Pour les affiches, une très belle idée, celle de les penser muettes et de forcer ainsi la parole. Fanette Mellier met en valeur toutes les ficelles du métier, jolies ficelles qui reposent sur l’importance du choix du papier, du mode d’impression et qui font rentrer les non-initiés dans un univers moderne, concret, où la poésie naît aussi de la technique et de son interprétation. Poursuivant ses recherches sur les caractères modulaires géométriques qui lui sont chers depuis longtemps déjà, elle invente un “a” Piou-piou-Pacman et signe la conception graphique d’un bel outil qui pose les bases d’une pédagogie d’initiation toujours à recommencer.

P.S. : Pour ma part, j’aurais aimé un chapitre supplémentaire dans le livret, qui explique la fonction du graphisme – à quoi ça sert  : il me semble plus simple de partir de l’expérience pour arriver à la théorie que l’inverse…. ce qui, soit dit en passant, aurait peut-être aidé ma mère à enfin comprendre à quoi je passe mes journées.

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Le kit est édité à 7 500 exemplaires et est disponible en prêt dans les Ateliers Canopé et sera distribué lors d’animations pédagogiques sur le design. Plus d’informations et adresses des Ateliers sur www.reseau-canope.fr/nous-trouver.
Le kit est également proposé à tous en version téléchargeable, ici.
Pour en savoir plus sur Fanette Mellier, c’est ici.
Les années 2010, Felix Pfäffli.

L’affiche typographique : quand la lettre fait tout le travail…

L’affiche typographique est une création bien particulière. Composée uniquement de texte, sans visuel figuratif, une affiche peut tout à fait remplir son rôle premier, celui d’informer ; à l’inverse, une figure sans texte tend à rester, la plupart du temps, une énigme, une proposition de sens offerte à de multiples interprétations. L’affiche typographique adopte une double fonction, à la fois contenu linguistique et signe, permettant de lier intrinsèquement texte et image, habituellement installés dans des territoires différents quelquefois difficiles à faire cohabiter.

La lettre est un objet graphique et se montre comme tel. « Letters are things, not pictures of things » écrivait Eric Gill, le créateur du caractère du même nom… Si l’abstraction de la lettre ne révèle, la plupart du temps, sa finesse qu’aux regardeurs avertis, qui savent voir en elle un dessin, un jeu de surface, de pleins et de vides, ici, la lettre « force le regard » grâce à la figure, à l’évocation, à la symbolisation. Une sorte de redondance positive qui fait sens, sans radoter, réalisant la prouesse de faire voir en même temps qu’elle fait lire.

Voici une sélection d’affiches créées du début du XXe siècle au début du XXIe, où la lettre flirte plus ou moins avec la figure.

Cliquez sur une image pour la voir en grand. © aux différents auteurs.