Un grand protège cahier transparent, un fascicule de 48 pages à grands carreaux, une série de 5 posters à afficher, c’est la rentrée, bienvenue au collège ! Fanette Mellier invente la madeleine qui nous renvoie à nos premières émotions graphiques, souvent liées à l’école. Cahiers, stylos, livres, tous les jeunes des pays riches vivent au milieu d’objets graphiques sans le savoir.
Mais ça, c’est du physique, du sensoriel, du sensuel, et les plus sensibles d’entre eux finiront peut-être en école d’arts… Question contenu, ce livret propose une approche très sérieuse du graphisme, destinée à aider les enseignants à apprendre aux collégiens les bases de la pratique.
Le kit est conçu en deux parties : d’une part, ce livret théorique à l’usage des enseignants et d’autre part, 5 affiches sur les thèmes suivants : typographie, couleur, visualisation de données, image et mise en page. Pour les affiches, une très belle idée, celle de les penser muettes et de forcer ainsi la parole. Fanette Mellier met en valeur toutes les ficelles du métier, jolies ficelles qui reposent sur l’importance du choix du papier, du mode d’impression et qui font rentrer les non-initiés dans un univers moderne, concret, où la poésie naît aussi de la technique et de son interprétation. Poursuivant ses recherches sur les caractères modulaires géométriques qui lui sont chers depuis longtemps déjà, elle invente un “a” Piou-piou-Pacman et signe la conception graphique d’un bel outil qui pose les bases d’une pédagogie d’initiation toujours à recommencer.
P.S. : Pour ma part, j’aurais aimé un chapitre supplémentaire dans le livret, qui explique la fonction du graphisme – à quoi ça sert : il me semble plus simple de partir de l’expérience pour arriver à la théorie que l’inverse…. ce qui, soit dit en passant, aurait peut-être aidé ma mère à enfin comprendre à quoi je passe mes journées.