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Saul Bass, l’art du générique.

Saul Bass révolutionne le générique de cinéma. D’une fonction purement informative et légale, il donne à celui-ci une dimension narrative et artistique, réalisant de véritable courts-métrages qui font partie intégrante du film en tant qu’œuvre. Bass souligne la thématique visuelle et dramatique du film, expose le caractère des personnages :
Mon idée de départ était qu’un générique pouvait mettre dans l’ambiance et souligner la trame narrative du film pour évoquer l’histoire de manière métaphorique. Je voyais le générique comme une façon de conditionner le public de façon à ce que, lorsque le film commence, il ait déjà un écho émotionnel chez les spectateurs. J’étais convaincu que le film commence vraiment dès la première image.

La qualité originale de Bass réside dans sa capacité à identifier le détail qui résume à lui seul le film et à le restituer de manière graphique et moderne. Pour Scorsese, ces créations sont une image emblématique, reconnaissable instantanément et immédiatement liée au film. Il ne cherche pas à illustrer cette phase informative qu’est le générique mais à mettre en scène de manière graphique les principaux éléments qui seront utilisés dans le film sous forme d’un récit.

C’est cette approche très graphique qui marque la rupture avec les habitudes en vogue. L’affiche de L’Homme au bras d’or délaisse toute représentation de la star Frank Sinatra qui incarne le rôle principal, un parti pris très osé qui marque le début d’une nouvelle ère aussi bien dans le domaine des affiches que dans celui des génériques. Progressivement, les séquences créées par Saul Bass se diversifient et délaissent les éléments graphiques pour intégrer d’autres moyens tels que des photographies (Spartacus), des animations (Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1956) ou des séquences filmées (La Rue chaude).

Par la suite, les génériques explorent une autre voie et s’intègrent à la narration en se situant dans la continuité du récit. Le générique intervenant au tout début du film, Saul Bass imagine ce qui a pu exister avant les premières images filmées par le réalisateur (ce qu’il nomme the time before). Martin Scorsese a dit de lui Ses génériques ne sont pas de simples étiquettes sans imagination – comme c’est le cas dans de nombreux films – bien plus, ils font partie intégrante du film en tant que tel. Quand son travail apparaît à l’écran, le film lui-même commence vraiment.

Il collabore étroitement dans la réalisation de ces génériques avec sa seconde femme Elaine Bass (née Makatura).
Source : Wikipedia.

 

Voir aussi cet article sur le site Art&science.

Encore des clips typos…

L’exposition Typo en mouvement, exposition du Musée du design de Zurich, présentée au Lieu du design à Paris du 20/11/2015 au 5/03/2016 me donne l’envie de poursuivre mon exploration des clips vidéos typographiques en complément de ceux déjà présentés ici (voir catégorie motion design).

Tout le monde s’accorde à dire que le pionnier en ce domaine fut Bob Dylan avec le célèbre Subterranean Homesick Blue. Des pancartes, qui défilent une à une, suivant au flot des paroles. Bob Dylan, Subterranean Homesick Blues, 1965. © by the authors.

Jed’s Other Poem est le clip officiel de la chanson de Grandaddy. Programmé entièrement en langage basic sur un ordinateur de 1979 (les commandes se faisaient en texte au clavier et non à la souris). Le code source, disponible en téléchargement, en faisait la première vidéo musicale open-source. Une création de Stewart Smith.

Ici, Ramon & Pedro reprennent le principe du premier clip de Michel Gondry (La Tour de Pise), en renouvelant le principe. Readymade FC, Yael Naïm, The Only One feat, par Ramon & Pedro, 2005. © by the authors.

Celui-ci fit date, chez les geeks que nous n’étions pas encore : typo un peu maladroite mais toujours autant de charme ! The Bird & the Bee, Again & Again, par Dennis Liu, 2006. © by the authors.

Un esprit à la Sagmeister, mais plus léger… qui ne se prend pas au sérieux : Softlightes, Heart Made Of Sound, par Kris Moye, 2007. © by the authors.

Hypnotisme et esthétique sophistiquée, avec des lettres qui deviennent volumes : Yello, Tiger Dust par Kevin Blanc, 2009. © by the authors.

Un beau karaoké pour Husbands, Dream, par les français de Cauboyz. Pas de date © by the authors.

Dans la vogue du lettrage rond et acidulé, Philippe Katerine, Excuse moi, par Mrzyk & Moriceau, 2014. [Attention chastes oreilles, Philippe Katerine ne parle pas ici de manger sa banane tout nu, seul sur la plage]. © by the authors.

Les mots dans la peau, de la caresse à la scarification.

Dans le film de Peter Greenaway, The Pillow Book, 1996, Nagiko, fille de calligraphe, demande à ses amants d’écrire sur sa peau… L’écriture et la sensualité ont souvent été mêlées. La plume caresse, le sens se dévoile, il suffit de pousser le fantasme (plus d’infos sur le film ici). 

1996. The Pillow Book, un film de Peter Greenaway

Dans ce clip de Tom Waits, on bascule du côté du sang et des larmes. L’encre est une humeur plutôt qu’une parure. Sur la page You Tube quelqu’un a laissé ce commentaire : If this was me in thé video, I would never shower.

1999. Comme on Up to the House, un clip de Anders Lövgren pour Tom Waits.

En 1996, Stefan Sagmeister avait utilisé le même procédé pour une affiche pour Lou Reed. À ce propos il écrit : I went to a show in Soho by middle Eastern artist Shirin Neshat. She used arabic type written on hands and feet. It was very personal. When I came back I read Lou’s lyrics for Trade In, a very personal song about his need to change. We used his lyrics written on his face.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1999, Il ira jusqu’au bout de cette idée en “gravant” le texte annonçant une de ses conférences pour cette affiche : For this lecture poster for the AIGA Detroit we tried to visualize the pain that seems to accompany most of our design projects. Our intern Martin cut all the type into my skin. Yes, it did hurt real bad.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus d’infos sur Sagmeister ici et ici.

Pour terminer, un hommage à Tibor Kalman qui, avec Emily Oberman, conçut ce clip pour les Talkings Heads, en 1988, quand David Byrne était “an angry young man”.

 

© aux différents auteurs.

Des mots logos : DVNO, le clip de Justice par Machine molle & So Me, Enter the void, le générique, de Gaspar Noé.

Encore deux travaux cultes dans le domaine… Après le clip de D.A.N.C.E., qui déjà intégrait lettrages et graphisme, Machine molle et So Me détournent des logotypes très 80’s dans une ambiance ultra sophistiquée.

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Les clips, désormais cultes, La tour de Pise, de Michel Gondry & The child, par les H5


1993. Oui, là, je sais, on a beau être très ouvert musicalement… c’est très dur… mais ce clip était une petite révolution à l’époque et il tient les années, il est toujours très beau et très drôle. Pour plus d’infos sur Michel Gondry -> ici et ici.


1999. Les H5 prennent le relais avec ce clip qui fait sensation et lance leur carrière. Plus d’infos sur les H5 -> ici et ici.
© aux différents auteurs.